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VAMPIRES!!!!!!!!!!!!!!!

Publié le 22/03/2006 à 12:00 par humeurs
VAMPIRES!!!!!!!!!!!!!!!
"Mes lèvres remuèrent, mais sans produire le moindre son. Aucune importance. Tout ce que j'aurais voulu dire était clair dans mon esprit, c'était le principal. Et puis, j'avais tout le temps, toute une délicieuse infinité, pour dire ou faire tout ce qu'il me plairait. Rien ne pressait.
Ravissement. Le mot me parut limpide, même sans pouvoir bouger mes lèvres. Je me rendis compte que je ne respirais plus. Pourtant, quelque chose me permettait de respirer quand même et les respirations suivaient le rythme de la cloche, qui n'avait rien à voir avec celui de mon corps. Il m'enchantait, ce rythme qui se prolongeait interminablement et m'épargnait le besoin de respirer, de parler et même de savoir quoi que ce fût.
Ma mère me sourit et je lui dis: " Je vous aime... - Oui, répondit-elle, tu m'as toujours aimé, toujours aimé... " Et j'étais dans la bibliothèque du monastère, j'avais douze ans ; j'ouvrais tous les livres. et je pouvais tout lire, le latin, le grec, le français. Les enluminures étaient d'une beauté indescriptible. Je me retournai et me trouvai face au public dans le théâtre de Renaud. Les gens, debout, m'acclamaient et la femme qui cachait son visage derrière son éventail n'était autre que la reine Marie-Antoinette. " Tueur de loups ", dit-elle. Nicolas courait vers moi en pleurant et me suppliait de revenir. Son visage était tordu par la douleur, sous sa chevelure en désordre, et ses yeux injectés de sang. Il tentait de se saisir de moi et je criais: " Nicolas, ne m'approche pas! " Brusquement je me rendis compte que le tintement de la cloche s'estompait et je me sentis gagné par une véritable panique.
Je hurlai: " Ne l'arrêtez pas, je vous en prie. Je ne veux pas... non... je vous en prie. "
" Lélio, le Tueur de loups ", dit la créature. Elle me tenait toujours dans ses bras et je pleurais de sentir que l'enchantement touchait à sa fin.
" Non, non! "
J'étais lourd de partout, j'avais regagné mon corps avec ses douleurs et ses cris étranglés. Je me sentis soulevé jusqu'à ce que je retombasse par-dessus l'épaule de la créature, tandis que son bras m'encerclait les genoux.
J'aurais voulu invoquer Dieu, de toutes les fibres de mon corps, mais pas un mot ne put franchir mes lèvres. Je vis à nouveau le vide au-dessous de moi et Paris qui s'inclinait de façon terrifiante. Et puis il n'y eut plus que la neige et la morsure du vent glacé.

(...)

Je lui tournai le dos en poussant un rugissement. Je sentis ses mains se refermer sur mes épaules comme deux étaux; bien que je me débattisse comme un forcené, la créature me retourna sans peine. Ses grands yeux noirs plongèrent dans les miens, sa bouche fermée continuait à sourire. Soudain, elle se pencha et je sentis la morsure de ses dents dans mon cou.
Son nom remonta du fond de tous les contes que j'avais entendus enfant, comme un noyé revient à la surface des eaux noires pour apparaître en pleine lumière.
" Vampire! " Je lançai un dernier cri affolé en repoussant la créature de toutes mes forces.
Puis ce fut le silence. L'immobilité."

ANNE RICE : LESTAT LE VAMPIRE

DERNIERS INSTANTS DU CHE

Publié le 24/03/2006 à 12:00 par humeurs
DERNIERS INSTANTS DU CHE
« Au terme de son aventure, le « condottiere » se retrouve dans une solitude que ne trompe aucun espoir. A ses préoccupations d’homme aux prises avec le monde, s’ajoute l’angoisse de l’homme vaincu dans sa volonté de le transformer. Il aurait pu être évacué. Mais un tel dénouement, une telle esquive, ne convenait plus à celui qui avait décidé de se donner en exemple pour le salut de l’humanité : « Qu’importe oû nous surprendra la mort, pourvu que notre cri de guerre soit entendu », avait-il écrit dans son message à la Tricontinentale.

Le 8 octobre 1967, Ernesto « Che » Guevara, est donné aux rangers par un paysan indien et assassiné dans les heures qui suivent par un sous-officier ivre. Quand il fut capturé, il avait, dans sa besace, copié de sa propre main, un poème de Léon Felipe intitulé « Christ » :


« Viniste a glorificar las lagrimas…
(Tu es venu pour glorifier les larmes…)
no a enjugarlas…(non pour les sécher…)
Viniste a abrir las heridas…
(Tu es venu pour ouvrir les blessures...)
no a cerrarlas…(non pour les fermer…)
Viniste a encender las hogueras…
(Tu es venu pour allumer les brasiers…)
no a apagarlas…
(non pour les éteindre…)
Viniste a decir : (tu es venu dire :)
Que corran el llanto,
(Que coulent les pleurs,)
la sangre (le sang)
y el fuego…(et le feu…)
como el agua.( comme l’eau.)"


VOYAGE A MOTOCYCLETTE Ernesto Guevara.

Extrait du dernier chapitre du livre, écrit par Ramon Chao.
(Edition Mille et une nuits)


Ce livre est magnifique, je vous le conseille vivement si vous aimez le Che ou juse simplement si vous êtes attiré par son histoire. Ce qui interessant , c'est que ces textes écrits de la propre main de Guevara racontent la naissance de ses convictions et de ses ideaux et le début de sa quête qui ne prendra fin que dans la mort.
Un film a été également réalisé à partir de ce livre, il s'intitule "Carnets de voyage"et a été réalisé par Walter Salles...j'en parle car ce film a été une grande surprise pour moi: je m'attendais à un film intello pénible et j'ai découvert un petit chef-d'oeuvre de poésie...

HAINE

Publié le 02/04/2006 à 12:00 par humeurs
HAINE
[ " La haine est sainte. Elle est l’indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise. Haïr c’est aimer, c’est sentir son âme chaude et généreuse, c’est vivre largement du mépris des choses honteuses et bêtes. La haine soulage, la haine fait justice, la haine grandit (…)
Je hais les gens nuls et impuissants ; ils me gênent. Ils ont brûlé mon sang et brisé mes nerfs. Je ne sais rien de plus irritant que ces brutes qui se dandinent sur leurs deux pieds, comme des oies, avec leurs yeux ronds et leur bouche béante. (…) la foule est faite de sots qui vous arrêtent au passage pour vous baver leur médiocrité à la face. (…) nous en sommes à cet âge grave et inquiet oû l’esprit humain est en enfantement d’une vérité nouvelle, et il y a là des hommes de néant et de sottise qui nient le présent, croupissent dans la mare étroite et nauséabonde de leur banalité. Les horizons s’élargissent, la lumière monte et emplit le ciel. Eux, ils s’enfoncent à plaisir dans la fange tiède oû leur ventre digère avec une voluptueuse lenteur ; ils bouchent leurs yeux de hiboux que la clarté offense, ils crient qu’on les trouble et qu’ils ne peuvent plus faire leurs grasses mâtinées en ruminant à l’aise le foin qu’ils broient à pleine mâchoire au râtelier de la bêtise commune. Qu’on nous donne des fous, nous en ferrons quelque chose (…) Mais, pour l’amour de Dieu, qu’on tue les sots et les médiocres, les impuissants et les crétins (…)
Je hais les hommes qui se parquent dans une idée personnelle, vont en troupeau, se pressant les uns contre les autres baissant la tête vers la terre pour ne pas voir la grande lueur du ciel (…)
Je hais les railleurs malsains, les petits jeunes gens qui ricanent, ne pouvant imiter la pesante gravité de leur papa. Il y a des éclats de rire plus vides encore que les silences diplomatiques (…)
Je hais les cuistres qui nous régentent, les pédants et les ennuyeux qui refusent la vie. Je suis pour les libres manifestations du génie humain… »


EMILE ZOLA "Préface à mes haines" (L'ENCRE ET LE SANG)


Puissant non? surtout de la part de Zola! cet ouvrage de l'écrivain est assez peu connu du grand public et pourtant quelle leçon!

IMENSITES

Publié le 18/05/2006 à 12:00 par humeurs
IMENSITES
" Accueillir, accepter, consentir, écouter le silence et scruter l'invisible- tels sont les plus hauts actes de l'attention et de la conscience que doivent accomplir les vivants.
Il faut renoncer à l'impatience, au désir de recevoir des signes, à la fébrilité des preuves. Il n'y a que des traces impalpables, déssiminées de ci de là, et qui parfois affleurent fugaces, à l'improviste, au détour d'un instant. Des traces aussi discrètes que troublantes qui n'octroient aucune certitude, mais assignent sans fin, à l'étonnement au songe, at à l'attente."

Sylvie GERMAIN in IMMENSITES.

VOULOIR NOUS BRULE POUVOIR NOUS DETRUIT...

Publié le 19/05/2006 à 12:00 par humeurs
VOULOIR NOUS BRULE POUVOIR NOUS DETRUIT...
" L'homme s'épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissent les sources de son existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennet ces deux causes de mort: VOULOIR et POUVOIR.
Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et c'est à elle que je dois le bonheur de ma longétivité. Vouloir nous brûle, pouvoir nous détruit; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpetuel état de calme. Ainsi, le désir ou le vouloir est mort en moi, tué par la pensée et le mouvement ou le pouvoir s'est résolu par le jeu naturel de mes organes. En deux mots, j'ai placé ma vie non dans le coeur qui se brise, non dans les sens qui s'émoussent, mais dans le cerveau qui ne s'use pas et survit à tout."

Honoré de BALZAC in LA PEAU DE CHAGRIN.

ENTRE ICI JEAN MOULIN...

Publié le 29/06/2006 à 12:00 par humeurs
ENTRE ICI JEAN MOULIN...
Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon

Discours d'André Malraux

Le 19 décembre 1964

Monsieur le président de la République,

Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans la cérémonie d'aujourd'hui, combien d'enfants de France sauraient son nom ? Il ne le retrouva lui-même que pour être tué ; et depuis, sont nés seize millions d'enfants...

Puissent les commémorations des deux guerres s'achever par la résurrection du peuple d'ombres que cet homme anima, qu'il symbolise, et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. Après vingt ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l'organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son accent de légende, voici comment je l'ai rencontré. Dans un village de Corrèze, les Allemands avaient tué des combattants du maquis, et donné ordre au maire de les faire enterrer en secret, à l'aube. Il est d'usage, dans cette région, que chaque femme assiste aux obsèques de tout mort de son village en se tenant sur la tombe de sa propre famille. Nul ne connaissait ces morts, qui étaient des Alsaciens. Quand ils atteignirent le cimetière, portés par nos paysans sous la garde menaçante des mitraillettes allemandes, la nuit qui se retirait comme la mer laissa paraître les femmes noires de Corrèze, immobiles du haut en bas de la montagne, et attendant en silence, chacune sur la tombe des siens, l'ensevelissement des morts français.
(.....)
La trahison joue son rôle - et le destin, qui veut qu'aux trois quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la Résistance.

En vain. Le jour où, au fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturer, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler, Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa soeur : " Son rôle est joué, et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous. "

Comprenons bien que, pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit M Moulin, il savait tout.

Georges Bidault prendra sa succession. Mais voici la victoire de ce silence atrocement payé : le destin bascule. Chef de la Résistance martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons : elles portent le deuil de la France, et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy, avec un drapeau fait de mousselines nouées, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bains - il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d'ombres se lever dans la nuit de juin constellée de tortures.

Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des bestiaux réveillés : grâce à toi, les chars n'arriveront pas à temps. Et quand la trouée des Alliés commence, regarde, préfet, surgir dans toutes les villes de France les commissaires de la République - sauf lorsqu'on les a tués. Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich.

Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : " Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. "

L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France...

19 décembre 1964.


TOBIE

Publié le 05/10/2006 à 12:00 par humeurs
TOBIE
..."Il ne suffit pas de se gaver et s'enivrer d'images, il faut aussi affiner sa vision jusqu'à parvenir à voir en l'absence de preuves et d'évidences, à voir dans les creux du visible, à lire et sentir l'invisible. Tu n'aimes pas si ta vue ne transgresse pas les limites du visible, si ton ouie ne perçoit pas les limites des chuchotements et soupirs du silence, si tes mains ne savent pas effleurer l'autre à travers la distance, l'etreindre dans l'absence. Non tu n'aimes pas encore"...

SYLVIE GERMAIN in TOBIE DES MARAIS.

ELECTRE

Publié le 05/10/2006 à 12:00 par humeurs
ELECTRE
LA FEMME NARSES

oui, explique! Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu'il se passe quelque chose, mais je me rends mal compte. Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève?

ELECTRE

Demande au mendiant.Il le sait.

LE MENDIANT

Cela a un très beau nom, femme Narsés. Cela s'appelle l'aurore.




Dernières répliques d' ELECTRE de Jean Giraudoux.

photo, Louis JOUVET dans le rôle du mendiant.

LETTRES A JULIETTE...

Publié le 21/10/2006 à 12:00 par humeurs
LETTRES A JULIETTE...
Chaque année, par centaines, de toute la planète, lettres et cartes postales adressées à Juliette et Roméo affluent à Vérone. Amours d'adolescents, peines de coeur et passions, confidences au terme d'une vie, ces missives tissent des histoires de trahisons et jalousies, amours impossibles ou couronnes de fleurs d'oranger.
Les éditions BALLAND ont eu la bonne idée de publier ces fameuses lettres dans un ouvrage assez pitoresque.....romantiques à vos souhaits!


"Cher ami,
Je crois que tu existes quelque part sur la terre. Je t'attends pour l'éternité qui durera longtemps. Je suis seule, la peur de la solitude m'empêche ces derniers temps de trouver la paix. Je sais qu'un jour tu me trouveras, ami sincère et fidèle. J'ai quarante-trois ans, je vis dans une petite bourgade entourée de bois de la grande Russie. Jour et nuit, la terre murmure à mon oreille que tu finiras par venir.
Salut à toi,"
HALINA
KALANGA (RUSSIE)

"Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;Juliette;
Juliette;Juliette;Juliette;Juliette....
Je ne sais pas comment te le dire...
Ton Roméo."


TOBIE DES MARAIS...POUR MON BIBI!

Publié le 01/11/2006 à 12:00 par humeurs
TOBIE DES MARAIS...POUR MON BIBI!
"La nuit repose dans l'estuaire, si éphémère. Une virgule dans l'éternité. Raphaël est assis sur le rebord du mur de soutènement qui entoure l’église Sainte Radegonde de Talmont. L’eau murmure à ses pieds. Il sait que cette nuit la mort a été écartée, vaincue ; là-bas, sur une frêle cabane perchée dans le vide, le désir de deux êtres s’est accompli, et ce désir ira croissant. En cette même heure, un peu partout sur la terre, meurent des hommes, des femmes de tous âges, des enfants. Ils meurent dans l’angoisse, la révolte, la souffrance ou le consentement. Et tandis qu’ils entrent en agonie naissent de nouveaux êtres qui ne savent rien encore, qui arrivent tout lavés d’oubli, d’insouciance, mais qui bientôt se bâteront de tourments, de peines et d’espoirs et auront à leur tour à traverser les splendeurs et les affres du désir. Mais lui se tient par delà la mémoire et l’oubli, par delà la peur et le désir, au plus ardent de l’amour, de la sagesse et du dépouillement de l’amour. Il veille, il songe. Il n’est pas encore parvenu au bout du voyage. Il pense à ce vieil homme, le père de Tobie, reclus dans son deuil, laminé de chagrin, et qui attend la délivrance. L’heure de son dénouement est proche. L’estuaire repose dans la nuit. Raphaël lève la tête vers le ciel, il repère des étoiles par myriades, il connaît chacune par leur nom. Elles aussi naissent et meurent, chacune a son histoire, son agonie, à l’instar des humains. Mais les humains, eux ont tant besoin de messagers, sans quoi ils ne réussissent pas à recevoir des nouvelles de leur propre cœur, à démêler les fils enchevêtrés de leur destin. Ils sont pareils à la lune qui transparaît sous un voile de nuages gris ; la lumière qu’il leur arrive de diffuser ne provient pas d’eux seuls, elle sourd de bien plus loin et chacun la réverbère avec plus ou moins d’intensité, de prodigalité, selon la nudité et la patience de son cœur.
Un destin d’homme, rien de plus dérisoire, rien de plus fabuleux. Raphaël pèse en ses mains ouvertes le poids de cette dérision et celle de cette inouïe merveille. Il ne tranche pas, la balance oscille à son gré. Chaque destin vaut une plume, et cependant est aussi lourd que le monde. Et, à tout instant, chaque destin peut basculer du côté de la légèreté, de la transparence, ou de celui de la pesanteur et de l’opacité. Raphaël sonde la nuit, du regard et de l’ouie, de tous ses sens et de tout son cœur. « Les cieux racontent la gloire d’Adonaï, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce ; le jour au jour en publie le récit, et la nuit à la nuit transmet la connaissance » . Le psaume dit juste, mais à combien sur cette terre est-il donné de capter vraiment un tel message, de pouvoir l’écouter, de savoir le lire ? « Non point récit, non point langage, nulle voix qu’on puisse entendre, mais par toute la terre en ressortent les lignes et les mots jusqu’aux limites du monde… » Tant et tant de ratures, de déchirures, de souillures détruisent la lisibilité de ce texte de pure transparence, en défigurent le sens. Comment les hommes ne seraient-ils pas continuellement en proie au doute, à l’inquiétude ?
Quand le ciel commence à pâlir, Raphaël quitte le promontoire et s’en va par les ruelles ourlées de roses trémières et de silence. »

SYLVIE GERMAIN in TOBIE DES MARAIS.

ET TOI CAPTES-TU CE MESSAGE????