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MES LECTURES....

roman splendide...

Publié le 06/12/2016 à 22:15 par humeurs

 

 

 

"J'ai peur. Il m'arrive quelque chose de terrible. J'ai l'impression de me dissoudre"

 

 

                                       Toni Morrison   Délivrances

 

 

 

 

 

 

 

 

fossoyer la nuit jusqu'à percer le petit jour...

Publié le 23/11/2015 à 21:53 par humeurs
fossoyer la nuit jusqu'à percer le petit jour...

 

 

 

 

« Le fossoyeur, tel un souffleur œuvrant dans la pénombre du trou à l’avant de la scène, invisible figure de proue fendant la nuit et le silence, défiant l’oubli, redressant la mémoire des acteurs, rendue confuse ou défaillante. Le fossoyeur souffleur de mots, de souvenirs et qui ranime les voix de celles et de ceux qui se sont tus en exhaussant leurs crânes hors de la glaise.

Le fossoyeur, tout comme le spectre, se tient à la frontière du monde des morts et de celui des vivants, de l’invisible et du visible, de la poussière, de l’immatériel et des corps. Et il s’y tient moins en gardien qu’en transgresseur, il est un passeur d’absence dont il révèle l’insoutenable présence. Il n’a pas de lieu précis, il transhume d’un côté l’autre, ni dehors ni dedans, mi-dehors mi-dedans.

Nuit d’encre à questionner sans fin

Ecrire, c’est fossoyer la nuit jusqu’à percer le petit jour. »

                                    

                             Sylvie Germain  Céphalophores

 

 

 

 

Dieu que j'aime la littérature

Publié le 24/10/2015 à 00:57 par humeurs
Dieu que j'aime la littérature

 

 

       Bombe à retardement que ce dernier de Vigan, qui nous rappelle, qui ME rappelle que la littérature demeurera la grande passion de ma vie...

 

          "Est-ce que chacun de nous a ressenti cela au moins une fois dans sa vie, la tentation du saccage? Ce vertige soudain - tout détruire, tout anéantir, tout pulvériser - parce qu'il suffirait de quelques mots bien choisis, bien affûtés, bien aiguisés, des mots venus d'on ne sait où, des mots qui blessent, qui font mouche, irrémédiables, qu'on ne peut pas effacer. Est-ce que chacun de nous a ressenti cela au moins une fois, cette rage étrange, sourde, destructrice, parce qu'il suffirait de si peu de choses, finalement, pour que tout soit dévasté?"

 

                 D'après une histoire vraie       Delphine de Vigan

 

 

 

 

 

L'empreinte de l'ange

Publié le 02/09/2015 à 01:19 par humeurs
L'empreinte de l'ange

 

 

« Selon une légende talmudique lorsqu'un enfant nait,il possède encore le savoir ultime de ses vies antérieures.

C'est alors qu'un ange apparait et lui enjoint de tenir ce savoir secret. L'ange pose son doigt sur la lèvre de l'enfant et à cet instant précis le bébé oublie tout pour entrer dans la vie. Du geste de l'ange il reste une trace le petit creux qui dessine un fossé entre notre lèvre supérieure et la base de notre nez. Alors seulement il peut pousser son premier cri. »

 

 

Nancy Huston        L'empreinte de l'ange

 

 

 

l'empreinte de l'ange

Publié le 02/09/2015 à 01:03 par humeurs
l'empreinte de l'ange

 

 

 

 

 

« Dans chaque histoire d'amour fou il y a un tournant ; cela peut venir plus ou moins vite mais en général cela vient assez vite ; la plupart des couples ratent le tournant, dérapent, font un tonneau et vont s'écrabouiller contre le mur, les quatre roues en l'air.
La raison en est simple : contrairement à ce qu'on avait cru pendant les premières heures, les premiers jours, tout au plus les premiers mois de l'enchantement, l'autre ne vous a pas métamorphosé. Le mur contre lequel on s'écrase après le tournant, c'est le mur de soi. Soi-même : aussi méchant, mesquin et médiocre qu'auparavant. La guérison magique n'a pas eu lieu. Les plaies sont toujours là, les cauchemars recommencent. Et l'on en veut à l'autre de ce qu'on n'ait pas été refait à neuf ; de ce que l'amour n'ait pas résolu tous les problèmes de l'existence ; de ce que l'on ne se trouve pas en fin de compte au Paradis, mais bel et bien, comme d'habitude, sur Terre. »

 

 

    Nancy Huston        l’empreinte de l’ange

 

 

 

 

 

Baise moi

Publié le 12/08/2015 à 01:04 par humeurs
Baise moi

 

 

"Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix."

 

 

"Elle n’a pas honte de ça. Il y’a de l’orgueil à se mettre aussi bas, un héroïsme dans la déchéance. Elle a du mépris pour les autres, ceux qui ne savent rien et la prennent de haut quand elle passe, parce qu’ils s’imaginent qu’ils ont plus de dignité."

 

 

 

"Plus tu baises, moins tu cogites et mieux tu dors."

 

 

 

"Elle finit toujours par bien se faire à l'idée qu'il y a une partie de la population sacrifiée ; et dommage pour elle, elle est tombée pile dedans."

 

 

 

« Son corps est encombrant, elle est enterrée vive sous lui »

 

 

 

« Les gens ça gesticule, ça se frotte, mais c’est rien que du mouvement, ils sont vides. Tous défoncés par la trouille »

 

 

 

"- Vous n'avez pas l'air très angoissées pour des filles en cavale.
Manu répond :
- C'est parce qu'on manque d'imagination."

 

 

 

Baise moi         Virginie Despentes

 

 

 

 

 

Bye Bye Blondie

Publié le 12/08/2015 à 00:47 par humeurs
Bye Bye Blondie

 

Révélation de mon été: Virginie Despentes...Des femmes au bord du gouffre qui luttent pour ne pas tomber...

 

 

"Elle l'ignorait encore, mais il faut aux événement cruciaux un peu de temps pour s'épanouir, comme une plante dans l'âme, porter leurs fruits et se déclarer dans la réalité. Produire du symptôme, comme ils auraient dit à l'hosto. Gloria, quant à elle appellerait ça "le temps que ça prend pour ramasser".
Plus jamais rien comme avant. Et, en bruit de font, toujours se demander : "qui aurais-je été si ça ne m'était pas arrivé".

 

"Elle croyait s'en tirer, elle pensait comme une conne que l'amour la sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à la laminer complètement."

 

 

"il la fascinait, il la façonnait."

 

 

" Tant que la bulle est close, le monde extérieur bloqué à la porte, tout se passe bien. Elle est blottie contre la paume de ses mains, la pulpe de ses lèvres, toute angoisse est laissée dehors.
Cependant, régulièrement, il faut s'aventurer dehors. Alors la peur revient, roues métalliques tranchantes qui jonchent tous les parcours et travaillent dans la chair, pour attaquer les os.
Dans les couloirs du métro, c'est joyeux comme un vestibule d'abattoir. Découragement, inquiétude et misère, ça se lit sur les visages, une masse immonde et noire qui recouvrirait tout. Qui éteint les regards, remplit les bouches que ça tire vers le bas. Cendres et rancœurs, braises travaillées par les charognards, bouches de mort excitées par les odeurs de la peur. Dans l'attente palpable et mystique du châtiment anonyme, à Paris plus qu'ailleurs en France, la foule attend la bombe. Ou tout autre chose d'explosif, en fait. Cette menace imminente est quasiment tangible, répercutée le long des corps. Les regards des gens, pourtant, résistent, s'efforcent de rester droits."

 

Bye Bye Blondie

 

 

 

 

Féroces

Publié le 01/03/2015 à 00:14 par humeurs
Féroces

 

 

 

 

    Un livre fort surprenant qu’il faut lire de toute urgence. Je reconnais l’avoir choisi uniquement sur son titre « Féroces », notez bien le pluriel de l’adjectif qui peut aisément devenir nom. Robert Goolrick écrit l’histoire de sa vie, une déchirure, des gens croisés, aimés, qu’il ne peut pas haïr. Des parents totalement obnubilés par leur nombril et par la dictature des apparences. Une enfance fracassée emplie de non-dits et d’insignifiantes humiliations, des pages déchirantes. Ce qui est particulièrement terrible c’est l’aptitude de l’auteur à raconter des épreuves atroces (tentative de suicide, séjour en HP, scarifications…) avec une apparente désinvolture voire même un certain humour. Les blessures de l’enfance sont, hélas bien déterminantes dans la construction de l’adulte, elles collent à son âme , elles imprègnent les moindres cellules de sa peau…Une lecture dont on ne ressort pas indemne.

 

 

 

« Si vous étiez un personnage de la littérature vous seriez quel personnage ? La femme du médecin dit qu’elle était Elizabeth Bennet. Et c’était vrai . Je ne me rappelle pas ce qu’a choisi le médecin. J’ai dit que j’étais Rawdon Crawley, ce qui était un mensonge éhonté. Mon père a annoncé avec une extraordinaire lucidité qu’il était M.Micawber. Puis, est venu le tour de ma mère. "Je suis Lady Brett Ashley" déclara-t-elle.

- Pourquoi? voulut savoir la femme du médecin.

- Parce que je crois à la manière dont elle a vécu. On ruine sa propre vie, puis , très délicatement on ruine la vie de ceux qui nous entourent."

 

 

.................................

 

« J'avais pensé que les démons reposeraient enfin. Je pensais que la rage et la haine que les hommes du Sud peuvent ressentir à l'égard de leur père, cette rage et cette haine si anciennes et si atroces qu'elles ne peuvent se décrire, je pensais que tout ce poids s'envolerait de mes épaules et que je serais libre.
Je ne l'ai pas été. Pas un jour. Pas une foutue heure. »

 

...................................

 

« En période de chagrin on n’attend que quelque chose se passe, mais ce que l’on attend s’est déjà produit. »

 

...................................

 

 

« La jeunesse se fane. Nous ne nous trouvons jamais là où nous aurions dû être, et tout nous paraît toujours vide, stupide, une immense perte de temps. Nous finissons par devenir le fardeau le plus lourd qu’il nous soit donné de porter, le fardeau de notre propre être connu. »

 

Féroces    David Goolrick

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'elixir d'amour

Publié le 05/11/2014 à 22:47 par humeurs
L'elixir d'amour

 

 

Avec Eric-Emmanuel, on est rarement déçu mais là, pour le coup, ce court roman épistolaire a été une vraie bouffée d'air pur...

 Adam et Louise s’aimaient et ont entretenu une relation passionnelle. Ils se sont quittés et vivent désormais à des milliers de kilomètres. L’un à Paris et l’autre à Montréal. Mais l’amour est toujours là, c’est qu’on ne se débarrasse pas si facilement de lui…ils entament une correspondance addictive où ils évoquent tour à tour leurs craintes, leurs regrets, leurs blessures. Ils se jaugent, se toisent , se titillent et finissent par se lancer un défi en forme de piège : Peut-on provoquer l’amour ?

 

"Quoique notre déchénace m'ait tourmentée, notre éloignement m'apaise. Plus l'attachement est fort, plus douce devient la déchirure. On sous-estime les bienfaits des ruptures(...) En ce moment, je dois t'avouer que je me sens très rassérénée car il y a quelque chose d'humiliant dans la passion amoureuse dont je suis contente de me débarrasser."

 

 

"Je vois les roses mais je n'en sens plus les épines"

 

"Tu as du charme, un corps souple, des épaules sécurisantes, tu sens bon, ta main chaude électrise le bras qu'elle frôle, ta galanterie honore les femmes, ta compagnie plaît pas sa culture mêlée d'humour, tes yeux savent signifier le désir en flattant celle qu'ils fixent et tu te révèles un excellent amant, mais ces qualités, quoique nombreuses, sont résistibles, mon cher, même si celle qui t'écrit ne sut s'en protéger naguère. N'imagine pas que toutes mes amies auraient voulu prendre ma place...Qu'est ce qui te ferait triompher? A part une fatuité hors du commun..."

 

"Comment peux-tu me déplaire après m'avoir tant plus? Ne t'ai-je trouvé attrayant qu'à la faveur d'une illusion? Eclairée par ma déception, je relis notre union comme l'histoire d'une escroquerie."

 

"Louise, 

  Je hais la jalousie et serais furieux d'en éprouver.

                                                            Adam

Adam,

   On peut être maître de ce que l'on pense, jamais de ce que l'on éprouve.  

                                                               Louise"

 

"Le dégoût est l'une des formes de l'obsession: on préfère y penser avec malaise que ne pas y penser."

 

               L'elixir d'amour   Eric-Emmanuel Schmitt

 

 

 

 

 

 

 

les raisins de la colère

Publié le 17/10/2014 à 12:56 par humeurs
les raisins de la colère

 

 

 

 

     Oklahoma année 29, veille de cette Grande dépression qui va balayer les folies et les excès de joie  des années 20. Paroxysme de ce foutu Capitalisme sauvage à l’américaine…comment Steinbeck a-t-il pu être couronné d’un Pulitzer, d’un Nobel, vendre autant de livres et faire aussi peu d’émules ? Comment a-t-on pu lire les raisins de la colère, en 1939 sans réagir, sans avoir le besoin de mettre le feu à toutes les banques, à tous les champs de ces quelques propriétaires terriens avides de gigantisme ?

     Des familles entières partent sur les routes, alourdies de tous leurs pauvres biens, elles partent vers la terre promise, la Californie, cet eldorado improbable où le travail (soi-disant)  ne manque pas. Elles ont dû laisser la terre qu’elles cultivaient depuis des générations à cause de ce foutu Dust Bowl (tempête de sable) qui a anéanti leurs cultures, à cause de ces foutues banques auxquelles elles ont emprunté après la récolte minable.

      La famille Joad part sur la route 66 emplie de l’espoir d’un avenir meilleur, espoir qui se métamorphosera finalement en  une longue et lente descente aux enfers.  Ce roman est proprement sidérant, on ressort de sa lecture comme on se réveille d’un cauchemar, haletant, en sueur, inquiet, angoissé… Tout est dur, tout est pénible, des premiers morts sur leur route aux ventres creux des gosses qui promènent leurs yeux affamés sur les fruits qu’ils n’ont pas le droit de cueillir…

  Steinbeck dénonce le capitalisme, se bat pour le droit des familles, le droit au travail , prône le syndicalisme et la grève…ce qui lui valut d’être taxé de communiste alors même qu’il était un libéral de gauche : « Si vous pouviez savoir que Paine, Marx, Jefferson, Lénine furent des effets , non des causes , vous pourriez survivre .Mais cela ,vous ne pouvez pas le savoir .Car le fait de posséder vous congèle pour toujours en « JE » et vous sépare toujours du « Nous ». D’autres thèmes émaillent le récit : les grandes valeurs humaines : la bravoure, la solidarité, le dévouement… Et ses grandes failles : la lâcheté, la superstition, le racisme, l’intolérance…

 

    Comment lire ce bouquin et ne pas devenir communiste ? Bon…ok l’histoire nous a renseigné depuis mais entre deux maux comment être certain que ce capitalisme est le moindre ??? « Quand on est dans les affaires faut toujours mentir et tricher, mais on appelle ça autrement »

 

« Alors des hommes armés de lances d'arrosage aspergent de pétrole les tas d'oranges, et ces hommes sont furieux d'avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d'affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées.
Et l'odeur de pourriture envahit la contrée.
On brûle du café dans les chaudières. On brûle le maïs pour se chauffer - le maïs fait du bon feu. On jette les pommes de terre à la rivière et on poste des gardes sur les rives pour interdire aux malheureux de les repêcher. On saigne les cochons et on les enterre, et la pourriture s'infiltre dans le sol.
Il y a là un crime si monstrueux qu'il dépasse l'entendement.
Il y a là une souffrance telle qu'elle ne saurait être symbolisée par des larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu'elle annihile toutes les réussites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d'arbres aux troncs robustes, et des fruits mûrs. Et les enfants atteints de pellagre doivent mourir parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice. Et les coroners inscrivent sur les constats de décès: mort due à la sous-nutrition - et tout cela parce que la nourriture pourrit, parce qu'il faut la pousser à pourrir.
Les gens s'en viennent armés d'épuisettes pour pêcher les pommes de terre dans la rivière, et les gardes les repoussent; ils s'amènent dans de vieilles guimbardes pour tâcher de ramasser quelques oranges, mais on les a arrosées de pétrole. Alors ils restent plantés là et regardent flotter les pommes de terre au fil du courant; ils écoutent les hurlements des porcs qu'on saigne dans un fossé et qu'on recouvre de chaux vive, regardent les montagnes d'oranges peu à peu se transformer en bouillie fétide; et la consternation se lit dans les regards, et la colère commence à luire dans les yeux de ceux qui ont faim. Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines. »

 

  John Steinbeck  Les raisins de la colère